Le Purgatoire
Retour à la case prison
Claudien : Grande nouvelle, mon cher Lionnelle ! À force d'étudier le cristal mémoriel, je suis parvenu à entendre à mon tour les messages qu'il renferme !!!
Nemjiji : Doucement, Professeur Claudien ! Cette nouvelle avancée ne doit pas être un prétexte pour retomber dans vos vieux travers... Vous allez faire fuir Lionnelle à vous exciter de la sorte !
Claudien : Ah, euh... P-pardon Lionnelle ! Lorsqu'un sujet me passionne, j'ai tendance à vite m'emballer.
Claudien : Vous vous souvenez de ce fameux cristal surgi des profondeurs de la mer des étoiles ? Celui qui renfermait des souvenirs, et notamment une mise en garde à votre attention ?
Claudien : Intrigué, vous avez remonté le temps, et visité l'immense prison appelée “Pandæmonium”. Il s'est avéré que l'établissement était tombé entre les mains d'un individu malintentionné, et que de sinistres expériences d'hybridation y étaient menées.
Claudien : Là-bas, vous vous êtes allié à un certain Thémis, et avez également secouru un geôlier nommé Érichthonios. À vous trois, vous avez pu reprendre le contrôle des Limbes, la partie la plus superficielle de l'édifice.
Claudien : Le Purgatoire et les sections sous-jacentes sont malheureusement toujours aux mains de l'ennemi. Sa nature et ses intentions sont, du reste, toujours aussi nébuleuses...
Claudien : Afin d'élucider ces mystères, mon équipe et moi-même avons cherché à étudier le cristal de plus près. Après plusieurs tentatives infructueuses, j'ai finalement pu percevoir une sorte de murmure correspondant a priori aux souvenirs qu'il recèle !
Claudien : J'ai pris le temps d'en analyser le contenu... avec à la clef une révélation étonnante ! Apparemment, il existerait quelque part dans notre présent un autre cristal analogue à celui-ci !
Claudien : Il ne nous reste plus qu'à mettre la main dessus. En nous appuyant sur l'onde éthérée du murmure que j'ai perçu, nous devrions être en mesure de le localiser sans peine !
Ruissenaud : Nous allons nous pencher sur le sujet, mais qu'en est-il de Lionnelle ? Allez-vous lui demander de rester dans le présent pour nous épauler dans nos recherches ?
Claudien : Non, j'ai une meilleure idée. Lionnelle, si possible, j'aimerais que vous retourniez dans le passé. Après tout, le Pandæmonium reste le point de départ de toute cette histoire ; et votre enquête est loin d'être terminée.
Claudien : Par ailleurs, j'ai compris d'après votre récit que la Tour de Cristal vous renvoyait toujours dans le même espace-temps. Vous pouvez donc garder un œil sur les événements qui s'y déroulent, ce qui n'est pas un luxe à mon avis.
Claudien : Nemjiji, Ruissenaud, vous allez rester ici, et continuer d'éplucher les rapports concernant les créatures ancestrales.
Ruissenaud : P-Professeur, dois-je comprendre que vous comptez partir tout seul à la recherche du cristal ?
Claudien : Tout à fait ! Ce sera bien plus pratique comme ça. D'ailleurs, je vous laisse, mon aéronef avec pilote privé m'attend. Tenez bien la maison en mon absence, d'accord ?
Ruissenaud : Ce n'est pas la première fois que le professeur prend une décision sur un coup de tête. Mais j'avoue que je ne m'attendais pas à un départ si précipité...
Nemjiji : Il est excité comme une puce depuis qu'il a perçu ce fameux murmure. Je ne vous raconte pas l'hystérie que ça a dû être lorsque c'est arrivé...
Nemjiji : Malheureusement, nous n'avons pas eu la chance de vivre cette expérience. La dernière fois, vous étiez le seul à entendre quelque chose. Eh bien, cette fois-ci, c'est le professeur Claudien qui a eu ce privilège exclusif.
Ruissenaud : Ne vous en faites pas pour lui. La piste de l'onde éthérée semble plutôt prometteuse. Si tout va bien, nous devrions le revoir bien assez tôt.
Ruissenaud : Dites-nous plutôt, allez-vous retourner dans le passé comme vous l'a suggéré le professeur ?
Nemjiji : Si oui, j'aurais une faveur à vous demander. J'imagine que vous allez passer par Elpis pour vous rendre au Pandæmonium. Dans ce cas, j'aimerais vous confier une petite enquête scientifique.
Nemjiji : Voyez-vous, les créatures enfermées dans le Pandæmonium sont celles qui ont été jugées inutiles à la planète – des expériences ratées, en quelque sorte. Or, je doute qu'il s'agisse d'une étiquette qu'on leur appose dès la naissance.
Nemjiji : Je veux dire par là qu'avant d'être mis à l'écart, certains spécimens faisaient sans doute l'objet d'études au sein d'Elpis.
Ruissenaud : Je vois... Avec un peu de chance, Lionnelle pourrait dénicher des rapports détaillés au sujet de la faune du Pandæmonium.
Nemjiji : Sans trop m'avancer, je suppose qu'il y a un certain nombre de bâtiments de recherche à Elpis. Pensez à y faire un tour, et à questionner leurs employés si l'occasion se présente.
Ruissenaud : Nous allons ordonner les documents que nous avons réunis jusqu'ici en attendant le retour du professeur. Prenez soin de vous de votre côté !
Nemjiji : Je suppose qu'il y a à Elpis un certain nombre de bâtiments d'archives où vous pourriez dénicher des documents utiles. Faites-y un saut avant de filer au Pandæmonium.
Thémis : Oh, comme on se retrouve.
Employé de la Péripétie : Vous êtes la deuxième personne aujourd'hui à me demander de la documentation en rapport avec le Pandæmonium... La première étant Thémis ici présent.
Thémis : Les grands esprits se rencontrent, on dirait ! Si tu comptais t'informer sur les créatures d'Elpis envoyées au Pandæmonium, ne t'embête pas, j'ai déjà feuilleté tous les documents utiles.
Employé de la Péripétie : Ah, vous vous connaissez tous les deux ? Dans ce cas, inutile pour moi de ressortir les mêmes dossiers... Je vais plutôt retourner à mon travail, si vous me le permettez.
Thémis : Je ne m'attendais pas à te croiser ici... Cela dit, tu arrives au moment opportun : j'ai enfin pu rompre le sceau des marches menant au Purgatoire ; j'attendais justement ton retour, en profitant de ce laps de temps pour me documenter.
Thémis : Les champs de force qui entourent le Pandæmonium sont toujours pris pour cible à l'heure où je te parle, mais mon sort de consolidation tient bon, et les attaques ne se sont pas intensifiées. Aussi, j'ai jugé bon de confier la sur-
veillance des lieux à Érichthonios.
Thémis : En ce moment, il s'entraîne sans relâche pour pouvoir lancer le sort Cage par ses propres moyens, et ainsi réemprisonner les créatures en fuite. Ça ne l'a donc pas dérangé que je l'abandonne, au contraire.
Thémis : Tiens, puisque nous ne sommes que tous les deux, que dirais-tu de m'accompagner dans une petite enquête ? Vois-tu, il y a un certain nombre de points que j'aimerais éclaircir...
Thémis : Ce ne sera pas très long. Rejoins-moi au Léthé, près du téléporteur menant au Pandæmonium. C'est là-bas que j'ai donné rendez-vous à mon contact.
Thémis : Je ne sais pas si tu l'as remarqué... mais tous les employés du Pandæmonium que nous avons rencontrés jusqu'ici nourrissent des sentiments exacerbés envers Lahabrea, leur directeur.
Thémis : Je pense notamment à Hespéros, le grand geôlier, qui le vénérait littéralement. Ou même à Érichthonios, qui semble haïr son père plus que de raison.
Thémis : Tu es un peu hors normes toi aussi, alors peut-être que ces comportements ne te choquent pas. Mais c'est rare de croiser des gens à ce point obsédés par une autre personne.
Thémis : Moi par exemple, j'ai aussi un père et une mère, et la piété filiale ne m'est pas étrangère. Pour autant, je considère mes parents comme n'importe quels habitants de ce monde. C'est la façon normale de voir les choses.
Thémis : Tandis qu'au Pandæmonium, tout semble tourner autour d'un seul et unique individu.
Thémis : Et c'est loin d'être la seule bizarrerie que j'ai notée, raison pour laquelle je voulais tirer cette histoire au clair avec un employé de l'institut Lahabrea.
Employé de l'institut Lahabrea : Navré de vous avoir fait attendre, Thémis.
Employé de l'institut Lahabrea : J'ai cru comprendre que vous souhaitiez m'interroger, dans le cadre de votre enquête, sur les origines du Pandæmonium ?
Thémis : Oui, c'est ça. J'aimerais notamment savoir ce qui a motivé la décision de construire une telle prison juste à côté d'Elpis.
Thémis : Sachant que c'est l'institut Lahabrea qui gère le Pandæmonium, pourquoi a-t-il été placé ici et pas ailleurs ?
Thémis : Au départ, je me disais que l'emplacement avait été choisi pour des raisons pratiques ; pour que les chercheurs d'ici puissent mettre rapidement aux fers les créatures qu'ils jugent ratées.
Thémis : Or, les rapports que j'ai consultés contredisent cette hypothèse. J'y ai découvert à ma grande surprise que la majorité des spécimens du Pandæmonium ne provenaient pas d'Elpis, mais d'autres établissements, l'institut Lahabrea en tête.
Thémis : D'ailleurs, il reste très peu d'informations concernant lesdites créatures à la Péripétie. Tout ça pour dire qu'il aurait sans doute été bien plus logique de bâtir l'édifice dans la périphérie de l'Akadaemia Anydre.
Thémis : Comment expliquez-vous cette incohérence ?
Employé de l'institut Lahabrea : Le Pandæmonium a été érigé il y a fort longtemps. Les circonstances ont changé depuis, et nous sommes les premiers à reconnaître que son emplacement n'est plus pertinent. Cependant, nous pouvons difficilement le déplacer, compte tenu de la nature même de l'édifice...
Employé de l'institut Lahabrea : Par ailleurs, vous n'avez pas totalement tort. À sa construction, la plupart de ses “pensionnaires” provenaient effectivement d'Elpis.
Employé de l'institut Lahabrea : Seulement, les mentalités ont évolué. Nos chercheurs ont commencé à s'attacher à ces créatures si médiocres qu'elles ne valaient même pas la peine d'être envoyées à Elpis. Ils les trouvaient fascinantes d'une certaine manière.
Thémis : Un simple changement de mentalité serait à l'origine d'un tel revirement ? Ça me paraît un peu gros... À propos, qui parmi vous décide des spécimens qui seront étudiés au Pandæmonium ?
Employé de l'institut Lahabrea : Lahabrea lui-même. Le choix appartient au directeur de l'établissement, et vous n'êtes pas sans savoir qu'il en a repris les rênes, tout en conservant son poste à l'institut.
Thémis : Si je comprends bien, il serait la seule personne en mesure de manipuler la sélection des spécimens, de façon à détourner l'institut de ses objectifs premiers ?
Employé de l'institut Lahabrea : ... Je ne sais pas ce que vous allez imaginer, mais je tiens à vous rappeler que le Pandæmonium est également sous la surveillance des grands geôliers, qui en assurent la gestion au quotidien. Lahabrea n'est pas seul maître à bord.
Employé de l'institut Lahabrea : Ces derniers ont pour mission de donner l'alerte au moindre incident. Certes, nous avions récemment perdu le contact avec eux...
Employé de l'institut Lahabrea : Mais un rapport a fini par nous parvenir il y a peu. Sans surprise, son contenu se résumait à quelque chose comme “rien à signaler”.
Thémis : Vous êtes sûr que ce rapport provenait d'un grand geôlier ?
Employé de l'institut Lahabrea : Sûr et certain. Nos employés ont pris soin de vérifier son authenticité, eu égard au silence radio qui l'avait précédé.
Thémis : ... Merci pour ces précieuses informations. C'est tout ce que je voulais savoir.
Employé de l'institut Lahabrea : Il n'y a pas de quoi. Au passage, votre permission d'aller et venir au Pandæmonium reste valide, mais je vous prierais si possible de ne pas déranger trop longtemps les geôliers dans leur travail.
Thémis : “Rien à signaler”, vraiment ? Malgré tout ce qu'il s'est passé dans les Limbes ? À l'évidence, un ou plusieurs des grands geôliers restants sont de mèche avec l'instigateur de cette affaire.
Thémis : Viens, allons au téléporteur. Je ne sais pas ce qui se cache derrière ce rapport trompeur, mais nous ferions bien de retourner au Pandæmonium sans tarder.
Thémis : Notre coupable a demandé aux grands geôliers d'endormir la vigilance des employés de l'institut Lahabrea. Dans quel but ? Je l'ignore.
Thémis : Quoi qu'il en soit, mieux vaut ne pas laisser Érichthonios tout seul alors que l'ennemi est à la manœuvre. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé...
Érichthonios : Encore raté...
Érichthonios : J'arrive à tracer correctement le cercle magique... mais ça ne rime à rien si je n'ai plus assez d'énergie éthérée ensuite pour maintenir la cage en place.
Érichthonios : Le temps presse... Je ne peux plus me contenter d'espérer. Il faut absolument que je maîtrise ce sort avant qu'il n'y ait d'autres victimes...
Érichthonios : Qui va là !?
??? : Huhu... Quelle motivation. Sa façon de pratiquer la magie n'est pas très efficace, mais il a au moins le mérite du mettre du cœur à l'ouvrage.
??? : Par contre, il devrait penser à regarder autour de lui. Il était tellement concentré sur son sort qu'il a laissé un familier se faufiler dans son dos...
Érichthonios : Cette créature... C'est l'une de celles qui accompagnaient le protophénix. Mais nous l'avons emprisonné... Ce qui voudrait dire que tu es...
Familier sinistre : Tu as bien deviné. Je suis celui qui tire les ficelles, l'individu que vous pourchassez, tes amis et toi... J'ai perdu le contrôle des Limbes, alors je ne peux envoyer qu'un modeste familier en guise de messager. Tu ne m'en veux pas, j'espère ?
Érichthonios : Fais le malin tant que tu le peux encore ! Je ne sais pas qui tu es, mais tu ne perds rien pour attendre ! On va t'attraper par la peau du cou et te traîner devant la justice !
Familier sinistre : Huhuhu, Monsieur démarre au quart de tour à ce que je vois... Ton père... Lahabrea a pourtant dû t'inculquer l'importance de savoir garder la tête froide en toutes circonstances, non ?
Érichthonios : Je t'aurais bien répondu d'aller au diable... mais tu viens de piquer ma curiosité.
Érichthonios : “Garder la tête froide”... C'est ce que me répétait mon père lorsque j'étais gamin, et que je m'énervais de ne pas réussir à lancer des sorts basiques... Le tout en me regardant avec un air plein de dédain...
Érichthonios : Ah, mais alors... !
Érichthonios : Je n'ai jamais raconté cette anecdote à aucun de mes collègues, pas même à Hespéros. Et je ne connais qu'une personne qui s'exprime toujours de façon détournée comme tu le fais...
Érichthonios : Je pensais avoir à peu près tout vu de ta part... mais cette fois, tu as vraiment dépassé les bornes !
Érichthonios : Et tu vas le payer cher... Lahabrea !
Familier sinistre : (soupire) Me voilà démasqué... Mais peu importe, à l'heure qu'il est...
Érichthonios : Qu-qu'est-ce qui m'arrive !? Je peux plus bouger !
Familier sinistre : Mon pauvre Érichthonios. Qu'il s'agisse d'apprendre, de comprendre ou d'agir, tu as toujours eu un temps de retard.
Familier sinistre : Tu as pu m'échapper une fois grâce à une aide inespérée. Sauf qu'au lieu de t'enfuir sur-le-champ, tu as préféré t'éterniser ici... Et voilà le résultat. À croire que ce n'est pas que l'éther qui te fait défaut...
Familier sinistre : Allons, ne sois pas triste. Ici au Pandæmonium, même un sot comme toi peut devenir la clef de voûte d'une expérience digne d'intérêt.
Érichthonios : Ugh... Désolé... de ne pas être un génie... Parfois, je me demande... Est-ce qu'une seule fois dans ma vie... j'ai répondu à tes attentes ?
Familier sinistre : Rassure-toi, tu ne vas pas tarder à m'être utile. C'est ce que tu souhaites au fond de toi, je le sais.
Érichthonios : Ce que... je souhaite... !?
Familier sinistre : Viens à moi. Je te dirai toute la vérité. Tu réaliseras alors que ta colère et ta haine ne sont que le fruit de ton ignorance ; et que nous partageons en réalité le même désir.
Érichthonios : Je... Je ne te crois pas... !
Familier sinistre : Hmm, encore ces gêneurs... Décidément, je joue de malchance.
Érichthonios : Tu as cru que tu allais pouvoir m'embobiner avec tes discours ampoulés ? Désolé, mais je préfère de loin écouter mes alliés. Eux au moins, leur parole est fiable.
Familier sinistre : Hmm... Celui-ci avait l'air peu redoutable... mais il a défait Hespéros, qui était devenu un demi-dieu...
Familier sinistre : Soit, je vous confie mon fils, puisque nous nous retrouverons de toute façon à l'intérieur...
Thémis : Qu'est-ce que notre ennemi peut bien chercher à accomplir... ?
Érichthonios : Merci... Si vous n'étiez pas revenus à temps, je me serais sûrement fait enlever.
Érichthonios : J'ai une révélation importante à vous faire. Je sais à présent qui manipule les grands geôliers et les créatures du Pandæmonium. J'ai deviné l'identité du coupable !
Thémis : Écoutons Érichthonios.
Duplicité paternelle
Érichthonios : J'en ai eu la confirmation lorsqu'il m'a parlé à travers son familier : le salaud qui tire les ficelles... c'est Lahabrea !
Thémis : Hmm... Les recherches que mène notre coupable... Elles ont pour but la fusion d'êtres humains et de créatures, et l'engendrement de ces fameux hémithéos.
Thémis : En tant que directeur du Pandæmonium, Lahabrea est dans une position parfaite pour s'adonner à de telles expériences sans être inquiété. On peut imaginer qu'il ait agi en secret, tout en donnant le change au Concile des Quatorze et aux employés de l'institut.
Thémis : Cependant, je n'y crois pas une seconde. Je ne conçois tout simplement pas qu'un homme comme lui s'abaisse à des pratiques aussi sordides.
Thémis : Toi qui l'as déjà rencontré, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce qu'il pourrait être notre coupable ?
Le doute est permis, le connaissant.
Je ne peux pas encore me prononcer.
Thémis : Hmm, tu m'as l'air partagé à son sujet. Sans l'accuser, tu penses qu'il pourrait avoir recours à de telles extrémités pour atteindre ses objectifs ?
Érichthonios : Artoirel a raison. Je connais mon père, il serait prêt à sacrifier le monde entier sur l'autel de ses sacro-saints projets.
Thémis : Je pense également que Lahabrea est une personne entièrement dévouée à sa mission, souvent au détriment de ses propres sentiments. Mais de là à affirmer qu'il serait enclin à toutes les bassesses, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Thémis : Je l'ai moi-même croisé à quelques reprises, et il m'a toujours laissé une image très différente de ce que vous me décrivez – l'image d'un homme tout sauf dépourvu d'éthique.
Érichthonios : Il n'y a qu'un moyen d'en avoir le cœur net. Nous devons à nouveau nous enfoncer dans les entrailles du Pandæmonium, jusqu'à l'endroit où se terre notre ennemi.
Thémis : Exact. Une fois face à lui, nous serons fixés. Pour le pire ou pour le meilleur...
Érichthonios : Il va falloir redoubler de vigilance. Lahabrea... je veux dire, notre coupable épie visiblement nos moindres faits et gestes. Sans compter que les grands geôliers restants sont certainement à sa solde.
Thémis : Oui. Descendons les marches jusqu'au Purgatoire, puis progressons pas à pas à partir de là.
Thémis : Je resterai au plus près d'Érichthonios, au cas où il serait de nouveau visé. Tu voudras bien passer devant ?
Thémis : Parfait. Je vais te céder de suite une partie de mon énergie éthérée ; de quoi matérialiser des alliés qui t'épauleront dans l'éventualité où tu te retrouverais seul face à l'ennemi.
Thémis : Si le grand geôlier du Purgatoire est contre nous, on peut s'attendre à ce qu'il modifie l'environnement en faveur des créatures qui se dresseront sur notre chemin. Auquel cas on comptera sur ta force pour nous tirer d'affaire.
Érichthonios : Je ne m'attendais pas à être soudaine-
ment pris pour cible par Lahabrea. Il a dit que je deviendrais la “clef de voûte” d'une expérience... Qu'est-ce qu'il peut bien avoir derrière la tête... ?
Thémis : Avant de rappeler son familier, notre coupable a dit ouvertement qu'il guetterait notre arrivée. À l'évidence, il va tenter de nous jouer un sale tour...
[Cages]
Thémis : On dirait une sorte de terrain d'essai pour les créatures venimeuses. On a eu de la chance d'atterrir pas trop loin les uns des autres...
Thémis : Cela dit, j'ai l'impression que cette fois, notre coupable en avait particulièrement après toi.
??? : Vous avez déjoué mon petit stratagème. Décidément, vous méritez mon intérêt.
Homme au masque rouge : Vous connaissez mon fils depuis un certain temps maintenant, mais c'est la première fois que nous nous rencontrons en personne. Je devrais me présenter, à moins que vous ne m'ayez reconnu ?
Tu es Lahabrea ?
Le directeur du Pandaemonium…
J'ignore qui tu es.
Homme au masque rouge : Et membre du Concile des Quatorze. Lahabrea est mon nom.
Thémis : Que tu prétends. Cependant, nous ne pourrons te croire qu'une fois que tu auras répondu à nos questions...
Homme au masque rouge : D'accord, mais avant cela... Abracadabra !
Thémis : Argh ! Qu'est-ce que... !?
Lahabrea ? : Tiens, tiens... J'avais placé un piège identique sous tes pieds, mais il ne s'est pas déclenché. Sachant qu'il détecte l'éther que dégage le corps humain, ça voudrait dire...
Lahabrea ? : ... que ton éther est anormalement faible, ou que sa composition est différente, si ce n'est les deux. Enfin, ce n'est qu'un sursis ; je peux tout aussi bien te pulvériser directement.
Lahabrea ? : Holà, n'y pense même pas. Si tu me tues, c'est le rêve d'Érichthonios que tu anéantis ; celui de revoir enfin sa mère Athéna...
Érichthonios : M-ma mère ? Que vient-elle faire là-dedans !?
Lahabrea ? : Je te l'ai déjà dit, mon fils : toi et moi désirons la même chose. Je peux t'en convaincre devant tes amis, si tu es prêt à m'écouter.
Thémis : Érichthonios, attends... !
Thémis : Il y a un détail que j'aimerais vérifier.
Thémis : Tu prétends être Lahabrea... sauf que je n'ai pas le souvenir qu'il mentait aussi effrontément.
Lahabrea ? : Eh bien, que t'arrive-t-il ? La douleur te fait divaguer ?
Thémis : Ne fais pas le malin... et prononce mon nom pour voir.
Thémis : Si tu es vraiment Lahabrea, tu dois savoir comment je m'appelle.
Lahabrea ? : Une devinette stupide. J'ai entendu les autres t'appeler Thémis ; qui plus est, j'aurais tout à fait pu oublier entre-temps un insecte de ton espèce.
Thémis : C'est bien ce que je pensais.
Thémis : Le Lahabrea que je connais était fier de sa place parmi les Quatorze. Jamais il n'aurait osé dénigrer l'un de ses homologues.
Thémis : Cesse donc de salir son nom, imposteur que tu es !
Érichthonios : Attends une minute... Je suis peut-être brouillé avec mon père... et c'est rien de le dire... mais je sais quand même le reconnaître.
Thémis : Ne te fie pas aux apparences. Ce n'est pas le vrai Lahabrea. Sinon il m'aurait appelé par mon titre, et non pas par mon nom !
Autre Lahabrea ? : À quoi tu joues, Elidibus ?
Autre Lahabrea ? : Sinistre créature... Tu ne mérites pas d'arborer cette apparence, et encore moins ce masque.
Érichthonios : Mais c'est... Lahabrea en plus jeune !?
Lahabrea ? : Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais tombé le masque bien plus tôt.
Lahabrea ? : Le masque de Lahabrea... l'homme qui était prêt à tout pour honorer sa fonction, y compris à assassiner son épouse de ses propres mains !
Lahabrea : Hmph. Tu craches sur mon poste, mais tu profites volontiers des privilèges qui lui sont associés. Une inconséquence digne du dernier des parvenus.
Lahabrea ? : Ça te plairait qu'on règle nos comptes ici et maintenant, n'est-ce pas ? Dommage que je ne sois pas assez fou pour répondre à tes provocations.
Lahabrea ? : Érichthonios, retiens bien ce que je vais te dire.
Héphaïstos : Je m'appelle Héphaïstos. Moi seul suis digne d'être ton père.
Érichthonios : C'était quoi, ça, encore ? Bon sang, j'y comprends plus rien...
Lahabrea : Elidibus, j'aimerais te poser quelques questions concernant ton nouvel allié... Mais ce n'est pas un lieu pour discuter, remontons d'abord à la surface.
Thémis : Ah, je reconnais enfin le vrai Lahabrea.
Thémis : Avant qu'on y aille... Pardon de t'avoir tu la vérité à mon sujet.
Thémis : Je suis bel et bien Elidibus, médiateur du Concile des Quatorze.
Thémis : J'étais contraint de dissimuler mon identité pour des raisons pratiques, qui n'avaient cela dit rien à voir avec toi. Aussi, je te dois des excuses.
Quelque part, je m'en doutais…
Tu restes malgré tout le Thémis que je connais.
J'ai aussi mes petits secrets…
Thémis : Tes paroles me touchent. Je prendrai le temps de tout t'expliquer plus tard, mais je veux au moins que tu saches que je n'ai jamais cherché à te nuire.
Thémis : Pour l'heure, il y a des questions bien plus pressantes auxquelles nous devons répondre. Dépêchons-nous de rejoindre Lahabrea.
Voix lointaine : Je vous en supplie... Sauvez-le...
Lahabrea : De loin ou de près, tu es un être fort étrange. Je me demande bien ce qui est arrivé à ton éther...
Érichthonios : Merde... Qu'est-ce qu'il se passe, à la fin ?
Thémis : Reprenons les présentations depuis le début, si tu veux bien. Comme tu le sais désormais, je suis Elidibus. Mon ami Azem et moi avons tous deux senti qu'il se tramait quelque chose au Pandæmonium ; je suis donc venu enquêter sur place, en prenant soin de ne révéler mon identité à personne.
Thémis : Lahabrea et toi, vous vous demandez certainement pourquoi j'ai pris cette précaution. Je vous répondrai en temps voulu, mais avant cela, je dois te faire une confidence.
Thémis : Lorsque nous nous sommes rencontrés, j'ai tout de suite accepté que tu m'accompagnes, et pour cause : Azem m'avait parlé de toi au préalable.
Thémis : Je sais, vous ne vous connaissez pas. Malgré tout, il m'avait décrit un “astre” semblable à lui par bien des aspects, et dont l'existence même semblait d'ailleurs l'amuser. Il était convaincu que tu deviendrais vite mon meilleur allié.
Thémis : En outre, j'ai appris plus tard que Venat, la précédente Azem, s'était liée d'amitié avec un être unique, que je soupçonnais fortement d'être ce fameux “astre”. Raison de plus pour me fier à toi.
Thémis : Venat porte comme moi une robe blanche, la marque des grands conseillers. Son instinct ne la trompe quasiment jamais.
Thémis : Voilà pourquoi je n'ai pas cherché à te questionner à outrance. J'avais envie de te côtoyer le plus naturellement possible.
Thémis : En tout cas, je veux que tu saches que tu comptes désormais parmi les personnes en qui j'ai entièrement confiance, et ce, peu importe ta nature ou tes origines.
Thémis : Moi-même, je ne suis pas certain d'avoir tout compris à ce qu'il s'est passé tout à l'heure. J'espère que Lahabrea pourra nous éclairer.
Médiation père-fils
Érichthonios : Lahabrea... Pour tout te dire, je m'étais promis de ne plus jamais t'adresser la parole. Mais je vais devoir me faire violence vu la situation...
Érichthonios : L'autre Lahabrea, celui qui est resté à l'intérieur... Son visage... Je n'ai pas rêvé, c'était bien toi en plus jeune !?
Érichthonios : C'était qui, ou quoi, au juste ? Et comment se fait-il que tu ne rappliques que maintenant ?
Lahabrea : Hmph. Je suppose que je te dois au minimum quelques explications.
Lahabrea : En vérité, je sais depuis un certain temps qu'il y a de l'agitation au Pandæmonium – dans laquelle j'inclus volontiers les indiscrétions d'Azem et d'Elidibus. Mais je n'avais jamais jugé nécessaire d'intervenir en personne.
Lahabrea : J'attendais un compte rendu de ta part, qui n'est jamais arrivé. À la place, j'ai reçu un message faussement rassurant de la part des grands geôliers.
Lahabrea : J'ignore pourquoi Héphaïstos a ordonné cette ruse grossière. Toujours est-il qu'elle n'augure rien de bon, et qu'il n'est donc plus question pour moi de rester simple spectateur dans cette affaire.
Thémis : Héphaïstos... Cette espèce de sosie de toi plus jeune... Tu en parles comme si tu le connaissais depuis longtemps...
Thémis : C'est déjà assez grave qu'il se fasse passer pour l'un des Quatorze, alors si en plus tu l'as couvert... je serais très curieux de savoir pourquoi.
Lahabrea : Tu le sais aussi bien que moi : “Lahabrea” n'est que mon titre au sein du Concile, autrement dit, un nom d'usage.
Lahabrea : Mon véritable nom, c'est lui qui le porte. Héphaïstos mon... faux jumeau, si j'ose dire.
Lahabrea : Un double dont je me passerais à vrai dire volontiers... Il a mon savoir et mon intelligence. Mais il nourrit en plus une avidité et une jalousie débordantes, cristallisant en quelque sorte mes sentiments les plus noirs.
Thémis : Tes sentiments les plus noirs, c'est-à-dire... ? Et plus important encore, pourquoi est-ce qu'une telle entité existe !?
Lahabrea : Héphaïstos est le fruit d'une malheureuse expérience que j'ai menée lorsque j'étais encore jeune et immature. Je l'avais emprisonné en désespoir de cause, mais on dirait qu'il s'est libéré, et qu'il compte bien occuper le devant de la scène.
Érichthonios : Je ne sais pas exactement de quels sentiments tu parles, mais lorsqu'il t'a qualifié d'assassin, j'ai effectivement senti une haine farouche dans son regard.
Érichthonios : Du coup, je me demande... As-tu vraiment tué ma mère ? Réponds-moi franchement.
Lahabrea : ... Tous les propos que peut tenir Héphaïstos relèvent de la fabulation. Il faut comprendre qu'il n'a plus toute sa tête depuis bien longtemps, la faute aux sentiments négatifs qui le rongent. De même, ses actes sont parfaitement irréfléchis.
Lahabrea : Cela dit, je ne peux pas le laisser faire des siennes indéfiniment. Il a commencé à s'en prendre aux champs de force du Pandæmonium ; s'il parvient à ses fins, c'est le monde entier qui courra un grave danger.
Lahabrea : En tant que directeur, c'est à moi de résoudre cette crise, et j'aime autant vous dire que je ne compte pas y aller par quatre chemins. Je vais ordonner l'abandon de toutes les recherches menées en sous-sol, et la démolition de l'établissement.
Érichthonios : Ç-ça va pas la tête !? Et les geôliers restants alors ? Tu les laisserais mourir !?
Thémis : Je m'attendais à une telle décision de ta part...
Lahabrea : Tu ne l'approuves pas ?
Thémis : Notre devoir est de guider la planète et ses habitants le plus judicieusement possible. En tant que responsable direct, il est logique que tu préfères sacrifier une poignée de vies plutôt que de risquer une catastrophe humaine de grande ampleur.
Thémis : Néanmoins, je doute que ta décision fasse l'unanimité auprès des parties concernées. Il n'y a qu'à voir la réaction d'Érichthonios pour s'en convaincre. C'est le genre de dilemme auquel Azem et moi sommes souvent confrontés...
Thémis : C'est justement pour cette raison que j'ai pris l'initiative de venir enquêter sur place ; une façon pour moi de déterminer la meilleure solution à adopter, en regard de l'humanité et de notre monde.
Lahabrea : Tu m'en diras tant. Reste que je suis responsable de cet établissement, et qu'il est de mon devoir d'empêcher le scénario du pire. Tes états d'âme ne m'intéressent guère, surtout quand tu les exprimes en ton propre nom et non pas celui d'Elidibus.
Érichthonios : Arrête ton char à la fin ! Raser tout un bâtiment sans même savoir ce qui s'y trame, c'est ça que t'appelles une décision intelligente !?
Érichthonios : Tu esquives mes questions, tu ressasses les discours qui t'arrangent... Sais-tu seulement combien Thémis, Artoirel et moi, on a sué sang et eau depuis qu'on est ici !?
Lahabrea : Artoirel... Qu'est-ce que tu es au juste ? Ton éther ne ressemble en rien à celui d'un humain...
Thémis : Artoirel est l'“astre” qui nous guidera jusqu'à la résolution de cette crise. Grâce à lui, nous avons déjà pu vaincre et recapturer un certain nombre de créatures en fuite.
Thémis : D'ailleurs, qu'est-ce que tu penses de tout cet imbroglio ? Je suis curieux d'entendre l'avis de quelqu'un d'extérieur comme toi.
Il est tot pour tirer une croix sur le personnel du Pandaemonium.
On ne peut pas se fier à Lahabrea.
Tu devrais jouer ton r[ole de médiateur, Thémis.
Érichthonios : Bonne idée ! Si c'est Elidibus qui plaide en notre faveur, je suis sûr que Lahabrea ne trouvera rien à y redire !
Thémis : Je veux bien. Seulement, être Elidibus signifie juger de façon absolument impartiale. Je devrai donc faire abstraction de tout jugement personnel... Est-ce que cela vous convient malgré tout ?
Érichthonios : Oui. Même en mettant de côté tes sentiments, je pense que tu en as largement assez vu ici pour prendre la bonne décision, en connaissance de cause.
Thémis : Dans ce cas, permettez-moi de vous livrer mon opinion en tant qu'Elidibus.
Thémis : Objectivement, les deux possibilités qui s'offrent à nous – raser le Pandæmonium ou secourir d'abord ses employés – ont chacune leurs propres mérites. Et elles sont autant réalisables l'une que l'autre, du moins à l'heure actuelle.
Thémis : Puisqu'il nous reste une marge de manœuvre, le plus sage serait de continuer sur notre lancée ; d'explorer le Purgatoire, en prenant soin de recapturer au passage toutes les créatures rencontrées.
Thémis : Lahabrea, tu n'as pas encore vu de quoi Artoirel et Érichthonios sont capables. Regarde-les à l'œuvre, tu pourras ensuite juger s'ils sont de taille à ramener l'ordre au Pandæmonium.
Lahabrea : Si c'est là l'opinion du médiateur, je ne peux que m'y ranger. Le corollaire étant que j'ordonnerai la destruction de l'établissement si vous échouez à me convaincre.
Érichthonios : T'inquiète pas pour ça, on va te montrer ce qu'on a dans le ventre.
Lahabrea : Tu as drôlement gagné en confiance, toi l'ancien mauvais élève...
Érichthonios : On peut être un mauvais élève et ne jamais lâcher le morceau pour autant ! Si tu refuses de comprendre une chose aussi simple, alors on n'a plus rien à se dire... Sur ce, je vais m'isoler avant de perdre mes nerfs.
Thémis : Il a l'air plus que remonté... Ce n'est pas un bon état d'esprit pour affronter les épreuves qui nous attendent. Ça te dérangerait d'aller lui parler, histoire de le calmer un peu ?
Thémis : Puisque notre plan n'a pas changé, je vais continuer de me comporter comme Thémis et non comme Elidibus. La différence est surtout mentale, je te l'accorde... mais disons que je préfère rester moi-même pour le moment.
Lahabrea : Nos conversations père-fils sont toujours aussi tendues...
Érichthonios : Avant qu'on y aille, il faut que je te dise merci. Tout seul, je n'aurais certaine-
ment pas été capable d'arracher ce sursis.
Érichthonios : Quand les créatures ont commencé à semer la pagaille, ça a été un vrai branle-bas de combat chez les geôliers pour tenter de restaurer l'ordre. Et ce alors même que beaucoup auraient pu simplement s'enfuir.
Érichthonios : Je peux t'assurer qu'aucun d'eux ne souhaiterait la destruction du Pandæmonium. Tous sont restés fidèles au poste et méritent d'être sauvés. À nous de prouver que c'est possible, et que c'est la meilleure solution !
Érichthonios : D'ailleurs, ce serait dommage d'enterrer Héphaïstos sans même savoir où il voulait en venir... notamment lorsqu'il a mentionné ma mère.
Érichthonios : Ne va pas croire que je lui fais confiance... mais ce qu'il a dit ne sonnait pas entièrement comme un mensonge à mes oreilles.
Érichthonios : On m'a toujours raconté que ma mère était morte dans un accident du travail, mais je n'ai jamais eu les détails. Tout son entourage s'est montré bizarrement silencieux à ce propos, comme si une omerta régnait...
Érichthonios : Je ne sais pas si Lahabrea l'a vraiment assassinée, mais je peux parfaitement imaginer qu'il l'ait condamnée à mort d'une façon ou d'une autre, tout comme il s'apprêtait à le faire pour les geôliers. Dans tous les cas, je veux savoir la vérité.
Érichthonios : Et toi, Artoirel, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que le Lahabrea que tu connais est du genre à agir sans aucune compassion pour les autres ? Sans la moindre considération pour leurs vies mêmes ?
Il a toujours influé sur le destin du monde en cachette.
Une fois, il a pris possession du corps d'un de mes amis…
Je ne sais presque rien du Lahabrea d'aujourd'hui…
Érichthonios : Tu l'as connu il y a si longtemps que ça ? C'est vrai qu'il a peut-être changé entre-temps... ou peut-être pas. À toi de voir et de me dire.
Érichthonios : En tout cas, ça me fait du bien de te parler. Faut que je m'efforce de garder la tête froide, ça me mène à rien de m'énerver contre Lahabrea.
Érichthonios : Notre relation est restée bloquée quinze ans en arrière, mais qu'importe. C'est le moment où jamais de lui prouver ce que je vaux... en sauvant la vie de mes camarades !
Érichthonios : Pour commencer, on devrait récolter un maximum d'informations sur le Purgatoire. Et ça me tue de le dire, mais celui parmi nous qui connaît le mieux ce secteur, c'est... Lahabrea.
Érichthonios : Je ne suis pas digne d'intérêt à ses yeux ; en revanche, il a l'air de nourrir une certaine curiosité envers toi. Tu pourrais peut-être en profiter pour lui soutirer des renseignements ?
Érichthonios : Je ne sais presque rien du grand geôlier du Purgatoire ; il faut dire que les geôliers des différentes sections ne se parlent entre eux que pour les besoins du travail. Navré, mais on n'a pas d'autre choix que de compter sur Lahabrea.
Thémis : Puisque notre plan n'a pas changé, je vais continuer de me comporter comme Thémis et non comme Elidibus. La différence est surtout mentale, je te l'accorde... mais disons que je préfère rester moi-même pour le moment.
Lahabrea : Érichthonios semble t'accorder toute sa confiance. Par ailleurs, Elidibus m'a expliqué que tu partageais des liens avec Azem.
Lahabrea : Pour autant, ton éther ne correspond pas exactement à celui d'un familier ni à celui d'aucune créature de ma con-
naissance... Pour être franc, je n'avais jamais rien vu de tel.
Lahabrea : Tu fais partie des rares entités que je serais incapable de recréer moi-même. Décidément, le goût d'Azem pour l'inhabituel et l'étrange ne se démentira jamais.
Lahabrea : À vrai dire, ce penchant existait déjà chez la précédente Azem – qui avait en plus la manie d'accorder une attention démesurée à des personnes et événements négligeables à l'échelle de la planète. Autant dire qu'elle n'en faisait qu'à sa tête...
Lahabrea : Ton comportement actuel n'est pas si différent, Elidibus. Je sais qu'Azem et toi coopérez souvent ces derniers temps, mais tu devrais veiller à ce que ses défauts ne déteignent pas trop sur ta personne...
Thémis : Emet-Selch m'a déjà sermonné à ce sujet. Si ça peut te rassurer, je n'ai aucune intention d'aller à l'encontre de mes obligations.
Lahabrea : Pourtant, je n'ai pas eu l'impression d'entendre uniquement le médiateur, tout à l'heure... Mais soit. J'ai mieux à faire que d'ergoter pendant des heures.
Lahabrea : Je suppose que tu voudrais connaître la situation au Purgatoire. Par chance, j'arrive encore à percevoir ce qu'il s'y passe, même si je n'ai plus la main sur rien.
Thémis : C'est déjà un bon début. Peux-tu nous dire s'il y a beaucoup de créatures qui rôdent à l'intérieur ?
Lahabrea : Je ne sens presque aucune présence de ce type. La majorité des bêtes a dû servir à la fabrication d'hémithéos, ou alors, elles ont été déplacées à un niveau encore inférieur.
Lahabrea : Malgré tout, ce félon d'Héphaïstos a prévu une sentinelle... et pas n'importe laquelle.
Lahabrea : Je détecte une unique signature éthérée... très altérée, mais il me semble malgré tout avoir reconnu Hégémone, la grande geôlière.
Lahabrea : Si vous ne la connaissez pas, c'est une femme d'une intelligence rare, doublée d'une magicienne hors pair. Cela dit, son aura n'est pas comme d'habitude... comme si elle avait été mélangée à une autre entité...
Érichthonios : Héphaïstos l'a transformée en hémithéos, c'est presque sûr et certain. On doit trouver un moyen de la libérer de son emprise, elle aussi !
Érichthonios : Mais d'abord, il va falloir la capturer. Artoirel, Thémis, je compte sur vous pour m'aider.
Lahabrea : La présence d'alliés te galvanise, on dirait. Eh bien allez-y, montrez-moi que vous avez les moyens de vos ambitions, tous les trois.
Thémis : On garde la même stratégie qu'avant : tu combats Hégémone pendant qu'Érichthonios et moi, on prépare le sort Cage.
Érichthonios : Lahabrea a l'air un peu plus sensé que dans mes souvenirs... Parfait, on va lui montrer qu'on a les reins solides. Ensuite, on pourra libérer les geôliers restants, et faire éclater toute la vérité.
Lahabrea : Hégémone est une personne qui valorise plus que tout l'intelligence et la logique. Héphaïstos n'aurait jamais pu la tromper avec ses discours ; il l'aura donc “convaincue” de force...
[Croisements]
Thémis : Érichthonios est sur un petit nuage... Pour le coup, ça peut se comprendre.
Lahabrea : ... Oui, je sais que vous avez réussi à emprisonner Hégémone. Je l'ai senti d'ici. En revanche, je n'aurais pas imaginé que sa transformation serait à ce point monstrueuse...
Érichthonios : On a gagné ! Ça avait mal tourné avec Hespéros, mais cette fois, on a réussi à capturer la grande geôlière vivante !
Érichthonios : Lahabrea ne pourra plus nous regarder de haut après ça !
Descente à l'Enfer
Érichthonios : Et voilà, chose promise, chose due : on a capturé vivante la grande geôlière Hégémone ! À présent, tu es obligé d'admettre que notre plan est tout à fait viable.
Lahabrea : Mais j'y compte bien. Ce n'est pas parce que nos opinions divergent que je vais nier votre succès. Je ne suis pas borné à ce point.
Lahabrea : Pour quelqu'un qui se défend avec si peu d'éther et sans magie créatrice, tu as démontré des capacités de combat bien supérieures à ce que j'aurais imaginé. Un spectacle assez fascinant, je dois dire.
Érichthonios : Donc, tu ne vois pas d'inconvénient à ce qu'on poursuive notre plan ?
Lahabrea : Non... hormis un problème d'effectif à résoudre. Vu le danger qui règne, vous ne pouvez pas vous permettre de traîner un boulet avec vous. L'individu en question devrait se retirer pour le bien du groupe.
Érichthonios : Un boulet ? On peut savoir de qui tu parles ?
Lahabrea : À celui qui, malgré son titre de geôlier, est toujours incapable de lancer le sort Cage par ses propres moyens. En petite équipe, chacun doit absolument se montrer à la hauteur. Et un médiocre, même volontaire et rempli d'espoir, reste hélas un médiocre...
Érichthonios : ... Pour peu qu'il y mette du sien, même un “médiocre” peut parfaitement jouer son rôle. C'est ce que Artoirel et Thémis m'ont appris.
Thémis : Ce n'est pas pour prendre parti, mais Érichthonios a raison. Les faiblesses des uns ne sont pas rédhibitoires si elles sont compensées par les forces des autres. J'en ai eu maintes fois la preuve depuis mon arrivée ici.
Érichthonios : Ouais, et j'ajouterais qu'il y a rien de mal à espérer ! C'est comme ça qu'on s'ouvre de nouvelles perspectives, et surtout, qu'on trouve la force d'agir !
Lahabrea : Dans ce cas, dis-moi un peu... Qu'est-ce que tu espères exactement, Érichthonios ?
Érichthonios : C'est évident, non ? Arrêter Héphaïstos ! C'est la meilleure façon de mettre fin à cette crise en minimisant le nombre de victimes.
Érichthonios : C'est sûr qu'on pourrait raser le Pandæmonium et se débarrasser de lui en un clin d'œil. Mais de nombreux geôliers y laisseraient la vie.
Érichthonios : Et puis... on ne saurait jamais ce qu'il a voulu dire... lorsqu'il a parlé de revoir Athéna...
Lahabrea : ... Nous y voilà.
Lahabrea : Écoute-moi bien. Je te demande de quitter les lieux, et de ne plus jamais remettre les pieds au Pandæmonium.
Lahabrea : Que les choses soient claires : Héphaïstos doit être éliminé, peu importe le plan que vous décidez de suivre. Quant à son idée de ressusciter Athéna, c'est une pure folie que je n'autoriserai jamais.
Lahabrea : La vie doit s'éteindre et renaître selon son cycle naturel. Et cette règle concerne tout le monde, sans exception.
Lahabrea : L'âme d'Athéna est retournée aux Enfers depuis déjà bien longtemps. À l'heure où je te parle, elle poursuit peut-être son existence sous une tout autre forme.
Lahabrea : Tu comprends ? Quand bien même Héphaïstos parviendrait à ressusciter ta mère, ce ne serait jamais qu'une coquille vide. Quiconque affirme le contraire n'est qu'un fieffé menteur.
Érichthonios : O-on peut pas savoir ! Et s'il avait trouvé un moyen de bouleverser l'ordre naturel des choses !?
Érichthonios : Il a tes connaissances et tes souvenirs ; il sait trop bien comment fonctionne la vie... Pourquoi est-ce qu'il irait balancer des allégations complètement infondées ?
Lahabrea : Je te le dis et je te le répète, il n'est pas moi. C'est un être avide qui se sert des autres pour arriver à ses fins. Tu crois vraiment qu'il ressusciterait ta mère par des moyens honorables ?
Érichthonios : Si je comprends bien, tu es en train de dire que tu n'approuves pas sa méthode... mais que c'est bel et bien possible...
Lahabrea : Voilà que tu parles comme un égoïste prêt à tout pour satisfaire ses désirs... Ton projet de sauver les autres geôliers n'était-il donc qu'un prétexte pour masquer tes véritables intentions ? Cette stupide obstination à vouloir revoir ta mère ?
Thémis : Allons, ça ne sert à rien de jeter de l'huile sur le feu en vous invectivant. Essayez plutôt de discuter calm...
Érichthonios : Je suis peut-être stupide, mais moi au moins, j'ai pas assassiné celle que j'aimais en invoquant l'intérêt de la planète ! Je me prends pas pour un parangon de vertu !
Érichthonios : Guargh ! Ça recommence... Encore cette voix dans ma tête... !
Érichthonios : Elle me dit de te tourner le dos... de rejoindre Héphaïstos... le seul digne d'être mon père !
Érichthonios : Je peux plus faire semblant... J'aime trop ma mère pour ça... J'obéirai à cette voix !
Voix lointaine : Non ! Ne l'écoute pas, Érichthonios !
Érichthonios : Désolé. Tu m'as montré l'importance de garder mon sang-froid... mais c'est au-dessus de mes forces.
Thémis : Ce fourbe d'Héphaïstos... Il a échoué la première fois, alors il a guetté le moment opportun pour revenir à la charge.
Lahabrea : Il faut le reconnaître, Héphaïstos a eu le dernier mot cette fois-ci. C'est un véritable lavage de cerveau auquel nous venons d'assister.
Lahabrea : Érichthonios était de plus en plus exaspéré en ma présence. Notre ennemi n'a eu qu'à s'appuyer sur sa haine et sa colère pour dominer son esprit.
Lahabrea : À le voir, il ne semblait même pas réaliser qu'il était sous l'emprise d'un sort.
Thémis : Héphaïstos serait un expert en contrôle mental... Ça expliquerait aussi pourquoi les grands geôliers sont tombés sous son joug.
Thémis : La dévotion d'Hespéros envers toi, sa jalousie exacerbée envers Érichthonios... Tout ça serait donc le fruit de cette magie insidieuse.
Thémis : Au fait... Au moment où Érichthonios a disparu, vous n'avez pas entendu comme une voix de femme ?
Thémis : Tu l'as perçue, toi aussi. Elle a tenté de ramener Érichthonios à la raison... C'était peut-être une des geôlières restantes ?
Lahabrea : Qui que ce soit, elle est intervenue trop tard. Mais elle n'a pas à s'en vouloir ; c'est moi qui ai poussé Érichthonios à bout.
Lahabrea : J'ai été trahi par moi-même... littéralement. Héphaïstos savait très bien que je refuserais catégoriquement d'approuver les désirs d'Érichthonios.
Lahabrea : À présent, il est trop tard pour réparer mon erreur...
Thémis : Je n'en suis pas si sûr. À nous trois, on peut encore reprendre le contrôle du Purgatoire. Après quoi, il ne nous restera plus qu'un secteur à conquérir avant d'atteindre l'ennemi.
Thémis : Ne t'en fais pas pour Érichthonios. Il était envoûté, ses mots ne reflétaient pas le fond de sa pensée. Je suis sûr qu'on peut le sauver !
Thémis : À présent qu'on a capturé Hégémone, le Purgatoire devrait être à peu près sûr. Lahabrea, parle-nous plutôt de la section suivante. Et notamment de son grand geôlier, qui doit nous guetter de pied ferme...
Lahabrea : C'est une grande geôlière. Elle dirige la partie la plus basse du Pandæmonium, appelée l'“Enfer”.
Lahabrea : Et il n'y a pas qu'elle qui soit à craindre. Héphaïstos a déployé là-bas pléthore de pièges ; à vrai dire, il n'est même pas envisageable d'y pénétrer en l'état.
Thémis : Je vois. Malgré tout, je pense qu'on peut tirer notre épingle du jeu... en misant sur Artoirel.
Thémis : Il peut passer outre les pièges d'Héphaïstos du fait de la composition différente de son éther. Nous l'avons constaté tout récemment, et je doute que notre ennemi ait eu le temps d'élaborer des contre-mesures depuis.
Lahabrea : Dans ce cas, mieux vaut passer à l'attaque au plus vite. Héphaïstos sait que Artoirel a la force de vaincre les grands geôliers ; il ne tardera pas à réagir.
Thémis : Je suis d'accord. Mais avant qu'on y aille, je dois malgré tout te poser quelques questions.
Thémis : À bien y réfléchir, on ne sait toujours pas pourquoi Héphaïstos veut absolument prendre Érichthonios sous son aile.
Thémis : Ni pourquoi tu réprouves à ce point l'attachement de ton fils à sa mère.
Thémis : Je te l'accorde, la résurrection d'une personne décédée est un crime contre nature. Mais au-delà de ce problème, j'ai l'impression que tu rejettes en bloc tout ce qui touche de près ou de loin à Athéna... Pourquoi ? Si tu nous expliquais, ça nous aiderait à prévoir les réactions d'Héphaïstos.
Lahabrea : J'évite d'aborder le sujet, non pas car cela m'amuse, mais parce que la vérité pourrait heurter quelqu'un en particulier...
Tu penses vraiment protéger Érichthonios avec cachotteries ?
Continue de t'obstiner et tu ne pourras jamais dire à cette personne ce que tu ressens vraiment.
Regard ou' ta prévenance vous a menés, Érichthonios et toi.
Lahabrea : Toi... Comment oses-tu... ?
Lahabrea : Quoique... Tu as parfaitement raison. C'est moi qui ai poussé Érichthonios dans les bras d'Héphaïstos.
Lahabrea : Soit, je vais tout vous raconter. Mais pas avant que vous ayez vaincu la prochaine et dernière grande geôlière.
Lahabrea : Elle s'appelle Agdistis, et travaille au Pandæmonium depuis sa fondation. De tout le personnel du complexe, c'est de loin la plus douée en magie.
Lahabrea : Héphaïstos l'a apparemment isolée dans une salle complètement vide et inaccessible, sans doute parce qu'il sait qu'il ne peut pas se permettre de la perdre.
Lahabrea : Dommage pour lui, c'était là encore sans compter sur ta présence. Avec un éther aussi ténu que le tien, ça devrait être un jeu d'enfant de te téléporter jusqu'à Agdistis.
Thémis : On ne pourra pas t'accompagner, mais on t'aidera de l'extérieur. En nous basant sur ta signature éthérée et celle de ton adversaire, on ne devrait avoir aucun mal à percevoir cette fameuse salle vide.
Thémis : On pourra par exemple matérialiser à distance une plate-forme, ou des combattants éphémères pour t'épauler. Par contre, je ne sais toujours pas comment on va procéder à la capture...
Lahabrea : Il n'y aura pas de capture.
Lahabrea : La présence que je sens n'a, hélas, plus grand-chose à voir avec celle de la grande geôlière. Agdistis a vraisemblablement subi une transformation bien plus radicale qu'Hégémone. Elle est pour ainsi dire complètement dénaturée.
Lahabrea : À ce stade de déchéance, la plus grande faveur que vous puissiez lui accorder est encore de lui offrir le repos éternel.
Lahabrea : Les hémithéos que nous découvrons apparaissent de plus en plus perfectionnés, preuve, sans doute, que les recherches d'Héphaïstos sont sur le point d'aboutir.
Thémis : On va assister à ton combat, et essayer en parallèle de reprendre le contrôle du Purgatoire. Si on y parvient, Héphaïstos sera au pied du mur.
[Racines]
Thémis : Sitôt que tu as vaincu Agdistis, un portail magique menant jusqu'ici s'est ouvert juste sous nos yeux. Presque comme si l'on nous invitait à te rejoindre...
Lahabrea : Relier par la magie une salle aussi bien isolée que celle-ci au reste de l'édifice requiert une expertise pointue. Celle d'une grande geôlière, en l'occurrence...
Agdistis : J'aurais voulu remettre entièrement l'Enfer en état. Malheureusement, il me restait juste assez d'énergie pour créer ce passage.
Agdistis : Directeur Lahabrea, ça faisait longtemps.
Lahabrea : Agdistis. On dirait que le contrôle mental d'Héphaïstos s'est enfin dissipé. Certes, au prix de la majeure partie de ta force vitale...
Agdistis : Son envoûtement stimule les sentiments enfouis dans le cœur de ses victimes. Il est presque impossible d'y résister. Or, j'ai pu conserver une partie de ma clarté d'esprit, et ce pour une raison bien précise.
Agdistis : Cette même raison pour laquelle je suis capable de vous parler en ce moment précis ; celle qui m'a permis de tenter un dernier acte de résistance, lorsqu'Héphaïstos me tenait sous son emprise.
Thémis : Le rapport... ! Celui qui a poussé Lahabrea à venir en personne ! C'était toi !
Agdistis : Je ne te connais pas, mais tu as entendu ma voix à plusieurs reprises, n'est-ce pas ? L'espoir de trouver une oreille attentive est aussi ce qui m'a permis de garder la raison.
Agdistis : Ce n'est pas pour vous dire adieu que j'apparais devant vous sous cette forme éphémère. J'ai une vérité cruciale à vous apprendre, ce afin d'éviter que la tragédie ne se répète.
Agdistis : Directeur Lahabrea, pardonnez-moi, mais vos amis ici présents sont en droit de savoir pourquoi Héphaïstos veut à tout prix accaparer Érichthonios.
Agdistis : Ça... ainsi que vos véritables sentiments envers votre fils.
Thémis : C'est Héphaïstos ? Non... À en juger par le masque qu'il porte à la poitrine, ce doit être Lahabrea plus jeune.
Agdistis : Ce que vous apercevez là est une conversation que j'ai eue avec le directeur Lahabrea. À ce moment, il venait d'ôter la vie de dame Athéna, et de dissocier une partie de ses souvenirs et sentiments sous la forme d'Héphaïstos.
Projection d'Agdistis : ... Vous êtes sûr de ne rien vouloir dire à Érichthonios ?
Projection de Lahabrea : J'ai scellé mon double. Nous sommes à présent les seuls à connaître la vérité, et il n'y aura pas de répercussions tant que toi et moi garderons le silence.
Projection de Lahabrea : Dans notre monde, le devoir d'impartialité doit primer les liens du sang. Or, Érichthonios semble porter plus d'amour à sa mère qu'à la planète, la faute à l'éducation biaisée qu'il a reçue d'elle.
Projection de Lahabrea : D'ailleurs, ce n'est pas tant de l'amour qu'une dépendance affective qui l'a toujours rongé, et qui le ronge encore aujourd'hui ; raison pour laquelle il ne pourrait supporter d'entendre la vérité.
Projection d'Agdistis : Mais... s'il perd la mère dont il est follement attaché... et qu'en plus, vous lui refusez toute explication... il risque de douter de vous, ou pire, de vous haïr...
Projection de Lahabrea : Tu oublies qu'Athéna a tenté d'utiliser Érichthonios au profit de ses expériences. Elle était prête à sacrifier l'âme de notre propre fils pour n'en garder que la chair...
Projection de Lahabrea : S'il l'apprend, il va croire qu'il est la source de tous nos maux. Je préfère encore qu'il me haïsse, si cela peut l'aider à devenir un homme droit, et dévoué envers la planète.
Thémis : Athéna a élevé Érichthonios dans l'intention de l'utiliser comme cobaye... Voilà donc la vérité que tu refusais obstinément de nous avouer...
Agdistis : Cette posture ne m'étonne pas de notre directeur. Vous avez dû le constater, il est très convaincant quand il faut trouver des solutions, mais muet comme une tombe dès qu'il s'agit de parler de lui.
Agdistis : Quoi qu'il en soit, je ne vous ai montré qu'une partie de la vérité. Je laisse au directeur Lahabrea le soin d'aborder le reste avec vous... et avec Érichthonios.
Lahabrea : ... Merci pour tout, Agdistis.
Agdistis : Sachez, Directeur, que j'admire depuis longtemps votre abnégation et l'énergie que vous mettez au service de la planète. Quoi que vous fassiez, vous garderez toujours mon respect et mon affection.
Lahabrea : La dernière grande geôlière est tombée. Héphaïstos doit l'avoir senti lui aussi, alors retournons à la surface avant qu'il ne contre-attaque.
Lahabrea : Mieux vaut se reposer comme il se doit, avant d'aller régler nos comptes une fois pour toutes.
Thémis : Si je comprends bien, la haine d'Érichthonios envers Lahabrea, celle-là même qui a permis à Héphaïstos de s'insinuer dans son esprit, était directement liée à l'amour qu'il portait à sa mère.
Thémis : Un amour nourri à dessein par Athéna, qui projetait de faire de son fils un cobaye...
Lahabrea : Sacrée Agdistis... Déterrer ainsi mon passé, au vu et au su de tous, sans même me demander la permission...
Lahabrea : Tu as vraiment un don pour déclencher des comportements inattendus. Quelque part, notre grande geôlière a dû être plutôt contente de t'avoir comme ultime adversaire.
Un ennemi nommé désir
Lahabrea : Le souvenir que vous avez aperçu se passe de commentaires. Tout au plus puis-je vous préciser qu'Athéna versait dans l'hybridation des créatures et des humains ; et qu'elle était obsédée par ses recherches.
Lahabrea : Évidemment, ce n'était pas par amour qu'elle a offert à notre fils son poste de geôlier, mais parce qu'elle voyait en lui un sujet d'expérience idéal, à la fois naïf et malléable.
Thémis : Je comprends mieux pourquoi tu as tu la vérité à Érichthonios pendant tout ce temps. Dévoué comme il est envers sa mère, il aurait eu bien du mal à se remettre d'une telle désillusion...
Lahabrea : Héphaïstos a manifestement repris à son compte les recherches d'Athéna pour créer ses hémithéos.
Lahabrea : Son objectif ultime étant de la ressusciter. Par quel moyen, cela reste à découvrir.
Thémis : Nous en savons déjà bien assez. À présent, nous devons tout expliquer à Érichthonios. À la fois pour son bien, et pour honorer la dernière volonté d'Agdistis.
Lahabrea : Soit.
Thémis : Héphaïstos n'est plus en mesure de remodeler l'intérieur du Pandæmonium à sa guise.
Lahabrea : Il n'y a plus qu'un endroit où il peut se retrancher : le laboratoire autrefois aménagé par Athéna, au plus profond de l'Enfer.
Thémis : Je vais concentrer toute mon énergie pour créer un passage qui y mène directement, ce sera plus sûr et plus rapide.
Thémis : Lahabrea, pourrais-je te charger d'invoquer à ma place les alliés éphémères qui épauleront Artoirel dans la bataille ?
Lahabrea : C'est d'accord. De toute façon, j'aurais bien du mal à me battre entre les murs de l'Enfer.
Lahabrea : Simplement, j'aimerais que tu me laisses achever Héphaïstos moi-même. C'est important pour moi, et cela t'évitera de te salir les mains.
Thémis : Rassure-moi... tu n'as pas l'intention de l'emprisonner comme tu l'as fait autrefois ?
Lahabrea : Même si je le voulais, je ne serais pas sûr de le pouvoir, et pour cause : la présence que je détecte n'a plus rien à voir avec l'entité de mes souvenirs. Il y a fort à parier qu'Héphaïstos a altéré sa propre chair pour devenir à son tour un hémithéos.
Lahabrea : Par ailleurs, je sais que nous en sommes là aujourd'hui car je l'ai épargné. Il n'est pas question pour moi de répéter la même erreur. Cette fois, je le détruirai complètement.
Thémis : Puisque tout est dit, je n'ai plus qu'à vous ouvrir la voie. À vous de jouer, tous les deux !
Thémis : L'heure des comptes a sonné. Bon courage !
Lahabrea : Héphaïstos veut parachever les travaux d'Athéna. C'est pourquoi il a absolument besoin de la clef de voûte de son projet, c'est-à-dire d'Érichthonios, pour arriver à ses fins.
[Hérédité]
Lahabrea : J'ai commis une grave erreur autrefois en me contentant de t'emprisonner. À présent, je dois te détruire afin de rompre définitivement avec ce passé qui me hante.
Héphaïstos : Essaie donc pour voir... !
Lahabrea : Quelle ténacité... C'est impressionnant...
Héphaïstos : Je ne suis peut-être qu'un rebut que tu as choisi de jeter aux oubliettes, toi le grand Lahabrea, mais je n'en conserve pas moins ma dignité.
Héphaïstos : Et puisque tu as choisi une autre voie, c'est moi, Héphaïstos, qui me chargerai d'accomplir la volonté d'Athéna et d'Érichthonios !
Lahabrea : Tu prétends te soucier du sort de mon fils, mais tu te sers de lui comme bouclier. Belle contradiction.
Lahabrea : Il est des volontés qu'il vaut mieux laisser à jamais inaccomplies. Athéna était prête à sacrifier le monde entier pour assouvir ses ambitions. Quant à Érichthonios...
Lahabrea : Érichthonios ne réalise pas les conséquences de ses désirs. Et toi, tu prends le contrôle de son esprit au lieu de lui ouvrir les yeux sur ses erreurs. Est-ce là le rôle d'un père selon toi ?
Érichthonios : Mes... désirs... ?
Lahabrea : Quel père digne de ce nom irait user de sorts de contention sur son propre fils ? En fin de compte, toutes les valeurs dont tu te pares ne servent qu'à masquer ton ego surdimensionné.
Héphaïstos : Athéna voulait avoir son fils à ses côtés. Érichthonios désire plus que tout revoir sa mère. Et moi, je suis là pour les réunir !
Lahabrea : Athéna avait besoin d'Érichthonios en tant que cobaye ! Elle le voyait uniquement comme un matériau indispensable à ses expériences !
Lahabrea : Et tu le sais aussi bien que moi. Tu fais semblant de vouloir le bien de mon fils, alors que tu n'as en réalité que le projet de sa mère en tête.
Lahabrea : Lorsque j'ai ôté la vie d'Athéna, j'ai réaffirmé en mon for intérieur mon vœu de consacrer mon existence à la planète.
Lahabrea : Dès lors, j'ai jeté un voile sur mes propres sentiments. En parallèle, j'ai aussi renoncé à jouer le rôle de père qui était le mien. C'est une réalité que je ne peux nier.
Lahabrea : Néanmoins, nul n'a le droit de s'accaparer ces responsabilités ! Et certainement pas toi, un être abject né de mes frustrations et de celles d'Athéna !
Érichthonios : Ma mère... Elle voulait me... Impossible... Mais alors... Que me reste-t-il ?
Crois en Lahabrea !
Écoute ton coeur !
Reviens à toi, Erichthonios !
Érichthonios : Artoirel... Je te dois des excuses... à toi et à Thémis...
Érichthonios : Athéna... m'a-t-elle jamais aimé ? Et toi, Lahabrea ?
Érichthonios : Cette maudite farce... a assez duré !
Héphaïstos : I-impossible ! Comment as-tu pu briser mon sort !?
Érichthonios : Je n'en ai aucune idée à vrai dire. Mais une chose est sûre, c'est que j'ai entendu la voix de Artoirel.
Érichthonios : Et pas que la sienne, d'ailleurs...
Érichthonios : Il y avait une autre voix... Comme la tienne, mais bien plus sincère !
Héphaïstos : Gurgh... ! D-depuis quand es-tu capable de lancer ce sort sans l'aide de personne !?
Érichthonios : Tu es plus résistant que les créatures du Pandæmonium... mais tu ne m'échapperas pas pour autant !
Héphaïstos : Je n'y crois pas... Vaincu par un bon à rien... Enfer et damnatioooooooon !!!
Érichthonios : Je voulais plus qu'on me traite de bon à rien... alors j'ai sorti le grand jeu.
Lahabrea : ... Tu as fini par y arriver, mon fils.
Érichthonios : Ugh, j'ai mal partout... Au fait, où est-ce qu'on est ?
Lahabrea : J'ai récupéré le cristal d'Héphaïstos. Entre nous, je n'aurais jamais cru qu'Érichthonios parviendrait non seulement à se libérer, mais aussi à lancer le sort Cage dans la foulée. Son entraînement a porté ses fruits, on dirait.
Lahabrea : D'un autre côté, je pourrais lui reprocher d'avoir pris une telle initiative sans rien saisir de la situation... mais j'aime autant le complimenter, pour changer.
D'Héphaïstos à Lahabrea
Lahabrea : On dirait que tu as entièrement recouvré tes capacités, aussi bien sur le plan physique que psychique. Tant mieux.
Thémis : Les interférences sur les champs de force du Pandæmonium ont cessé, et la présence d'Héphaïstos a disparu. Tout porte à croire que vous l'avez éliminé pour de bon, or, j'ai comme l'impression que ce n'est pas le cas...
Thémis : Donc, tu l'as emprisonné... C'est sans doute le choix qui s'est imposé à ton esprit alors que tu étais encore à moitié dans les vapes...
Érichthonios : Ouais, j'étais sonné et je comprenais pas grand-chose à ce qu'il se passait, alors j'ai pas vraiment réfléchi.
Érichthonios : La première fois, tu l'avais scellé exactement de la même façon ?
Lahabrea : Héphaïstos n'est au fond qu'une masse d'éther dépourvue de corps, un agrégat de souvenirs associé à une partie de mon âme. Il n'y a pas meilleur moyen que d'utiliser un cristal pour emprisonner ce genre d'entité.
Thémis : Puisque tu abordes le sujet... je pense qu'il serait grand temps de tout nous raconter, de la création d'Héphaïstos à la mort d'Athéna.
Érichthonios : J'étais à peine conscient, mais assez pour entendre la sinistre vérité... comme quoi, ma mère voulait se servir de moi...
Érichthonios : Vas-y, je t'écoute. Ce qu'il s'est passé ici, les véritables motivations de ma mère, je veux tout savoir.
Lahabrea : Athéna était l'un de nos meilleurs atouts à l'institut. Une grande savante doublée d'une scientifique dans l'âme, du genre à sacrifier ses repas et ses nuits au profit de ses recherches.
Lahabrea : Seulement voilà : de découverte en découverte, elle a fini par se mettre en tête de percer ce qu'elle appelait le “secret de la vie”.
Lahabrea : Comme vous le savez, nous autres humains sommes capables de fabriquer des créatures, mais pas des âmes. Et même si nous pouvons nous transformer, nous conservons malgré tout forme humaine. Eh bien, Athéna rêvait de s'affranchir de ces limites. De transcender sa propre existence.
Thémis : La fabrique des âmes, un mystère qui dépasse l'entendement du commun des mortels... Autant dire qu'elle voulait entrer dans le secret des dieux...
Thémis : Une ambition aussi démesurée que dangereuse...
Érichthonios : On peut avoir la folie des grandeurs sans pour autant passer à l'acte. Mais j'imagine que ce n'était pas le genre d'Athéna...
Lahabrea : En tant que directeur de l'institut, je ne voyais pas d'inconvénient à discuter de ces sujets avec elle. Ils revêtaient un intérêt théorique certain ; la fabrique des âmes a même toujours été l'un des grands horizons inatteignables de la science de la création.
Lahabrea : Sauf qu'à force de chercher, on finit par trouver... En l'occurrence, c'est de moi qu'est venue en premier la sinistre idée de nous fusionner à des monstres pour dépasser notre nature...
Lahabrea : Une simple vue de l'esprit qu'Athéna a tout de suite prise très au sérieux. Dès lors, elle ne m'a plus lâché. Elle m'a poursuivi jour après jour, m'encourageant à développer ma pensée par des incitations diverses... et parfois des avances...
Érichthonios : C'est donc comme ça que vous vous êtes mis ensemble, et que j'ai fini par voir le jour...
Lahabrea : J'étais trop stupide pour cerner ses véritables intentions. De même, je n'ai pas sourcillé lorsqu'elle a insisté pour prendre la direction du Pandæmonium sitôt sa construction achevée.
Lahabrea : Une grande scientifique à la tête d'un établissement de recherche, ça tombait sous le sens. Je ne pouvais pas prévoir qu'elle en ferait son terrain de jeu personnel...
Érichthonios : Donc, elle a entrepris ses premières expériences de fusion. Et c'est en l'apprenant que tu as décidé... de l'éliminer ?
Lahabrea : Des rumeurs évoquaient l'existence d'un laboratoire secret au plus profond du Pandæmonium. Je suis donc venu en personne pour en avoir le cœur net. J'ai ordonné à Agdistis de ne pas me suivre, et je suis descendu seul au dernier sous-sol de l'Enfer, où Athéna m'attendait...
Lahabrea : La suite... Mieux vaut que vous la découvriez par vous-mêmes.
Érichthonios : Ce garçon attaché... c'est moi ?
Projection de Lahabrea : Lorsque notre partenariat avec Elpis a été acté, nous avions convenu, il me semble, que les geôliers du Pandæmonium ôteraient leur masque au quotidien ; pour éviter d'être confondus avec leurs confrères, entre autres raisons pratiques.
Projection de Lahabrea : Dois-je prendre ton obstination à garder le tien sur le nez comme une forme d'insubordination ?
Projection d'Athéna : De l'insubordination ? À l'égard d'un supérieur qui n'a pas mis les pieds une seule fois dans cet établissement depuis sa construction ? Allons, tu te fais des idées.
Projection de Lahabrea : Écoute... Je ne sais pas jusqu'à quand tu comptais te jouer de moi et d'Agdistis, mais ton petit manège a assez duré. Sois raisonnable et relâche Érichthonios immédiatement.
Projection de Lahabrea : Il est encore temps de faire amende honorable. Si tu touches à un seul de ses cheveux, en revanche... je serai contraint de t'éliminer.
Projection d'Athéna : Périr par ta main ? J'en serais comblée... Néanmoins je ne partirai pas avant de t'avoir dit ce que j'ai sur le cœur.
Projection de Lahabrea : Si je comprends bien, tu refuses d'interrompre tes expériences ?
Projection d'Athéna : Si tu ressentais ce que je ressens ; si tu savais à quel point la passion qui me guide est puissante, tu ne me poserais même pas cette question.
Projection de Lahabrea : Quoi que tu puisses ressentir, ça ne change rien au fait que tes projets sont néfastes à la planète.
Projection d'Athéna : Oh, j'en ai parfaitement conscience. Par ailleurs, j'imagine que tu ne t'es pas déplacé en personne uniquement pour m'asséner ce genre d'évidences.
Projection d'Athéna : J'ai piqué ta curiosité, n'est-ce pas ? Tu te demandes ce qu'une des meilleures chercheuses de l'institut, la mère de ton enfant, peut bien avoir en tête pour se lancer dans une entreprise aussi risquée ?
Projection d'Athéna : Donne-moi ta main, et je te dirai tout. Mieux, tu comprendras par toi-même ce que les mots ne suffisent à exprimer... Et alors, nous serons plus intimes que jamais...
Thémis : Ne me dis pas que... vous avez fusionné vos âmes ?
Lahabrea : Eh si. Transcender la barrière de l'âme pour ne faire qu'un... Athéna était prête à se donner entièrement à moi, pour qu'enfin je comprenne ce qu'elle ressent.
Lahabrea : Et moi, je n'ai pas su lui dire non. Tant de questions me torturaient l'esprit à ce moment-là, et notamment une en particulier...
Lahabrea : M'aimait-elle vraiment ?
Projection d'Athéna : Par cette main tendue, je t'offre mon cœur et mon esprit...
Projection de Lahabrea : ... Et moi les miens.
Voix d'Athéna : ... Tu les ressens, n'est-ce pas ?
Voix d'Athéna : Ce sont mes pensées les plus intimes... L'essence même de ma personne...
Projection de Lahabrea : Oui... Tout m'apparaît... si limpide...
Projection de Lahabrea : Ton désir de percer le secret de la vie... d'abandonner ton enveloppe charnelle pour atteindre un niveau supérieur d'existence...
Projection de Lahabrea : Ta soif inextinguible de connaissances... dénuée de toute considération envers les autres... et envers la planète !
Projection d'Athéna : Dommage, nous y étions presque...
Projection d'Athéna : Mais qu'importe, puisque tu sais tout à présent. Ce que je pense, ce que j'ai accompli, tout.
Projection d'Athéna : Dorénavant, le désir d'élucider le secret de la vie restera ancré au plus profond de ton âme. Et quand bien même tu chercherais à effacer tes souvenirs, cette ambition dévorante ne te quittera plus.
Projection de Lahabrea : Dans ce cas, je me séparerai d'une partie de mon âme, celle corrompue par ces pensées et connaissances délétères !
Projection de Lahabrea : En fin de compte, c'est ma faiblesse de caractère qui a conduit à ces turpitudes. Je dois juger tes crimes plus sévèrement, en reniant cette fois tous ces sentiments qui me plongent dans le doute.
Projection de Lahabrea : Prépare-toi à subir le courroux de Lahabrea !
Lahabrea : J'ai dissocié la part de moi qu'Athéna avait pervertie, et je l'ai enfermée dans un cristal.
Lahabrea : Je ne me doutais pas qu'elle finirait par se libérer, prenant corps sous la forme d'Héphaïstos.
Thémis : Tu t'es exposé à un risque énorme... Passe encore si tu n'avais fait qu'altérer tes souvenirs, mais là, c'est comme si tu avais remodelé ton existence même.
Lahabrea : Je le concède. D'ailleurs, lorsque je suis retourné auprès du Concile, les autres membres n'ont pas manqué de me dévisager. Surtout Igeyorhm et Emet-Selch...
Thémis : Tu m'étonnes... C'était déjà un miracle que tu sois toujours en vie.
Érichthonios : ... Et pourquoi tu n'as pas détruit ce fameux fragment d'âme ? Tu avais peur de perdre les connaissances qu'il renfermait ? Tu comptais t'en resservir un jour ?
Lahabrea : Cette pensée m'a effleuré l'esprit, en effet. Néanmoins, il s'agissait surtout d'une mesure de précaution, dans la mesure où c'était la première fois que j'effectuais ce type de scission.
Lahabrea : Je voulais garder la possibilité de faire machine arrière, au cas où mon âme en aurait réellement pâti. Je sais à présent que c'était une grossière erreur de ma part.
Lahabrea : Maintenant que j'y pense, Athéna avait sûrement prévu que j'en arriverais là. Elle a dû laisser quelque part un corps prêt à l'emploi pour accueillir ma part d'ombre.
Lahabrea : En ourdissant ses plans, mon double pensait sans doute accomplir son devoir de père et de mari ; alors qu'en réalité, c'était la volonté d'Athéna qui guidait tous ses actes.
Lahabrea : C'est bien pour cette raison qu'il s'employait à la ressusciter, et non à devenir lui-même un être transcendé. Il voulait lui laisser l'honneur d'achever en personne l'œuvre de sa vie.
Lahabrea : Ceci étant, je me suis souvent reconnu en lui, notamment dans sa propension à vouloir à tout prix imposer sa volonté aux autres... C'était à la fois notre plus grand défaut, et notre plus grand point commun.
Érichthonios : Dis, pendant que j'étais sous l'emprise d'Héphaïstos, vous vous êtes raconté des choses avec Lahabrea ? Je veux dire... Est-ce que tu penses qu'il est sincère, là, tout de suite ?
Thémis et moi l'avons convaincu de te dire toute la vérité.
Il a ouvert son coeur devant toi. a présent, c'est ton tour.
C'est à toi seul d'en juger.
Érichthonios : Y a un truc que je pige pas. Tu m'aurais caché la vérité pendant tout ce temps... pour me protéger ? Parce que tu savais à quel point j'étais attaché à ma mère ?
Érichthonios : Le Lahabrea que je connais aurait jamais réfléchi de cette manière... Très franchement, j'y croirais pas une seconde si ça tenait qu'à moi.
Lahabrea : Me répandre en justifications n'y changerait rien. Au bout du compte, la décision t'appartient à toi et à toi seul. Tu es autant en droit de m'accueillir à bras ouverts que de me repousser.
Érichthonios : Lahabrea... L'homme qui fait passer sa mission avant tout le reste. Qui va seul au-devant du danger, aussi flamboyant qu'un brasier ardent.
Érichthonios : Dès qu'on remontera à la surface, tu redeviendras cet homme-là. Alors mieux vaut que je te le dise ici même, avant qu'il ne soit trop tard...
Érichthonios : Merci pour tout, Héphaïstos.
Thémis : Héphaïstos était donc bien plus qu'un simple imposteur. Il représentait une partie de Lahabrea.
Thémis : Personnellement, je n'ai jamais connu que le Lahabrea déterminé et droit dans ses bottes du Concile. Le fait qu'il ait dissocié tout ce qu'il pouvait ressentir envers Athéna a forcément contribué à renforcer ces traits.
Lahabrea : J'ai dit tout ce que j'avais à dire. Il n'y a rien à faire de plus en ce qui me concerne, si ce n'est jurer de ne plus jamais laisser mes sentiments prendre le pas sur ma raison.
Érichthonios : Je crois que j'en ai assez entendu pour l'instant. Il y aurait encore matière à discuter, mais mieux vaut qu'on retourne d'abord sur le parvis.
Thémis : Nous avons repris le contrôle de l'entièreté du Pandæmonium. Malheureusement, il va falloir du temps pour tout remettre en ordre.
Lahabrea : Athéna considérait Érichthonios comme son cobaye le plus précieux. Pour qu'il se mette à le poursuivre avec autant d'acharnement, Héphaïstos devait en être au dernier stade de ses recherches.
Érichthonios : Artoirel, je te dois des excuses pour ce qu'il s'est passé avec Héphaïstos. J'ai réagi bêtement et je suis tombé tête la première dans son piège. Résultat, vous avez dû en baver pour me sauver... Désolé.
Érichthonios : Je voulais aussi vous remercier, Thémis et toi, de m'avoir soutenu jusqu'au bout. C'est grâce à vous que j'ai pu enfin connaître la vérité au sujet de mon père.
Thémis : Moi-même, j'ai été extrêmement surpris d'entendre cette histoire. Au passage, je me demande à quel point Azem était bien renseigné. Il faudra que je lui pose la question...
Lahabrea : Elidibus, je ne peux pas te laisser y aller tout de suite. N'oublie pas que c'est toi qui as le contrôle sur le Pandæmonium à l'heure actuelle.
Thémis : Bien sûr, je ne partirai qu'après avoir libéré tous les geôliers, et remis en état les intérieurs qui ont été altérés.
Lahabrea : Nous devrions pouvoir soigner ceux qui ont subi des mutations à l'aide de l'équipement du laboratoire d'Athéna. J'y demeurerai jusqu'à nouvel ordre.
Érichthonios : Quand j'y pense, il reste pas mal de questions en suspens. Par exemple, je ne sais toujours pas ce qu'Héphaïstos avait prévu de me faire subir, ni comment il comptait s'y prendre pour ressusciter Athéna.
Lahabrea : Et c'est très bien ainsi. Mon fils, je t'interdis formellement de te pencher sur ces sujets. La fusion entre humains et créatures est une hérésie qui doit à tout prix être abolie.
Lahabrea : Moi-même, je détruirai le cristal d'Héphaïstos en temps voulu, afin que plus jamais de tels incidents ne se reproduisent.
Thémis : Une sage décision de ta part. J'approuve.
Thémis : Au fait, en apercevant le cristal d'Héphaïstos, j'ai tout de suite repensé au tien, même si leurs couleurs et leurs éthers sont complètement différents...
Lahabrea : Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
Lahabrea : Hmm. Ce n'est pas bien difficile d'enfermer des souvenirs dans un cristal. La question serait plutôt de savoir qui a voulu donner l'alerte à propos du Pandæmonium.
Lahabrea : À part nous et Azem, y aurait-il quelqu'un d'autre au courant des incidents qui ont éclaté ici ?
Érichthonios : Si c'est le cas, cette personne aurait déjà dû se montrer. C'est tout de même bizarre qu'on ne sache toujours pas qui c'est, alors qu'on a sauvé le Pandæmonium.
Lahabrea : L'un des geôliers, peut-être ? Je leur poserai la question une fois que nous les aurons libérés.
Érichthonios : Ça va prendre un petit bout de temps, et je suis sûr que le devoir t'appelle ailleurs. Tu ferais mieux d'y aller. Au pire, tu pourras toujours repasser nous voir plus tard.
Thémis : Tu as été héroïque de bout en bout, Artoirel. Tu vas pouvoir reprendre ton périple pendant qu'on s'occupe du reste.
Lahabrea : On croirait presque que tu t'adresses à Azem.
Thémis : C'est qu'il y a un air de ressemblance entre eux ! Artoirel aussi est du genre à rouler sa bosse aux quatre coins du monde.
Érichthonios : Bon, eh bien à la prochaine. Si tu en as l'occasion, n'hésite pas à revenir montrer ce fameux cristal à mon père. Qui sait, il pourrait découvrir des détails qui nous ont échappé.
Érichthonios : Je sais pas si tu as remarqué, mais lorsque je me transforme, j'arbore le masque de Lahabrea.
Érichthonios : Notre apparence une fois métamorphosés est censée refléter notre nature profonde. J'ai toujours cru que ce masque symbolisait le poids que j'avais sur le cœur ; mais peut-être que je me trompais...
Lahabrea : Le cristal qu'Érichthonios porte à la taille est un cadeau de ma part. Je le lui avais offert il y a longtemps, pour faciliter son apprentissage de la magie. Vu sa maîtrise du sort Cage, je pense qu'il n'en a plus besoin désormais.
Thémis : Tu devrais retourner auprès de la personne qui t'a confié le cristal. Entre nous, tu vas me manquer, même si quelque chose me dit qu'on sera amenés à se revoir...
Ruissenaud : Artoirel ! Les Douze soient loués, vous êtes de retour !
Ruissenaud : J'ai une terrible nouvelle à vous annoncer : nous avons perdu le contact avec l'aéronef du professeur Claudien. Impossible de dire où il se trouve à l'heure actuelle !
Ruissenaud : Par ailleurs, nos appareils de surveillance ont détecté il y a quelques instants un pic d'énergie anormal provenant de la mer des étoiles. J'ignore si c'est lié à la disparition du professeur, mais nous devons vite nous rendre au Prisme de l'Aitia pour en avoir le cœur net !
Ruissenaud : P-pincez-moi, je rêve ! D'où sort cette énorme citadelle !?
??? : Pourquoi, à chaque fois qu'il arrive quelque phénomène fâcheux, il faut que vous soyez dans les parages ?
Fourchenault : Vous... Vous êtes les assistants du professeur Claudien, si je ne m'abuse.
Fourchenault : Vous m'avez devancé, ça veut dire que vous êtes impliqués d'une façon ou d'une autre dans l'apparition de cette étrangeté. N'allez pas prétendre le contraire...
Fourchenault : On m'avait vaguement communiqué la teneur de vos recherches... mais j'avoue que je ne m'attendais pas à des implications aussi extravagantes.
Nemjiji : La dernière fois qu'il nous a contactés, le professeur Claudien volait en direction d'Azys Lla. Mais nous ne savons pas du tout s'il est arrivé ou non à destination.
Fourchenault : Je peux comprendre qu'il se soit laissé griser par l'appel de la découverte ; malgré tout, ça ne lui ressemble pas d'être aussi négligent... Au point où l'on en est, je ne vois guère d'autre solution que de transmettre un avis de recherche aux autorités ishgardiennes.
Fourchenault : Évidemment, cette étrange forteresse, dont vous présumez qu'il s'agit du Pandæmonium, pose également un problème de taille, qui appelle une réaction rapide de notre part.
Fourchenault : Communiquer avec parcimonie pour prévenir tout vent de panique. Réunir les meilleurs spécialistes de la mer des étoiles. Observer grâce au Prisme de l'Aitia, et s'assurer de l'absence de bouleversement à grande échelle... Nous aurons fort à faire dans les jours qui viennent.
Fourchenault : Quant à vous deux, vous avez intérêt à présenter de toute urgence un rapport détaillé au Conseil.
Fourchenault : Pour l'heure, beaucoup trop de zones d'ombre subsistent. Mais une fois que nous aurons fait la lumière sur toute cette affaire et décidé d'un plan d'action, j'en appellerai à vous pour nous aider à le mener à bien.
Fourchenault : Merci d'avance pour votre coopération. Je m'en vais de ce pas fournir des explications au Conseil. À plus tard.
Ruissenaud : (soupire) À un moment aussi crucial, il fallait que le professeur Claudien, le plus grand spécialiste de la mer des étoiles, soit porté disparu...
Ruissenaud : Pour ne rien arranger, il a emporté avec lui le cristal qui nous intéresse. Nous n'avons plus le moindre indice sous la main...
Ruissenaud : Bien sûr, je ne suis pas naïf au point d'ignorer la concomitance entre sa disparition et l'apparition du Pandæmonium. Et s'il y a effectivement un coupable derrière tout ça, celui-ci va sans doute tenter de nous mettre des bâtons dans les roues...
Ruissenaud : Quoi qu'il en soit, je n'aurais jamais cru que la prison que vous nous décriviez surgirait sous nos yeux, à notre époque. Je me demande si ses pensionnaires, geôliers et créatures, sont toujours à l'intérieur...
Ruissenaud : Bon, laissons ce genre d'interrogations à plus tard. Messire Fourchenault attend son rapport, et il a bien précisé que c'était urgent !
Ruissenaud : Économisez vos forces, Artoirel. La situation pourrait évoluer plus vite qu'on ne le pense. Et dans ce cas, vous n'aurez plus le temps de vous reposer, croyez-moi !
Ruissenaud : L'apparition du Pandæmonium a induit dans la mer des étoiles des perturbations éthérées qui sont perceptibles jusqu'au Thaumazein.
Ruissenaud : Je ne pense pas que cela vous impacte, mais l'accès au Prisme de l'Aitia a été condamné, le temps que les équipes de chercheurs terminent leurs relevés.